jeudi 6 décembre 2007

Christian (bronzé) et Nicolas (pâlot)



Après avoir été Jacquouille, après avoir joué Thénardier dans « Les Misérables » pour la télé, Christian Clavier enfile une nouvelle fois ses guenilles et un vieux poncho pour servir le menu dans son « Auberge rouge » (sortie prévue ce 12 décembre). Un menu mortel… Okayyyyyyyyyy !
En écrivant le remake de « L’auberge rouge », non seulement vous vous attaquez à un classique du cinéma français, mais aussi à l’un de ses monstres sacrés qu’est Fernandel. Sans oublier que Claude Autant-Lara, le réalisateur de la version de 1951, n’était pas un manchot…
En fait, je ne m’attaque à rien du tout (il sourit). Vous savez il y a des films auxquels je ne m’attaquerais jamais comme « La traversée de Paris » (ndlr : toujours de Claude Autant-Lara). Ici, je l’ai réinterprété. J’ai repris l’histoire de base, qui est elle-même inspirée d’un tragique fait divers, et je l’ai réécrite avec mon comparse Michel Delgado. Nous sommes restés fidèles à l’original tout en nous accordant quelques digressions. Je trouvais l’exercice fort amusant. Surtout qu’à l’époque, ce film m’avait complètement effrayé. Cette histoire de cadavres dans une auberge a été chez moi à l’origine de nombreux cauchemars. En vacances, chaque fois que mon père nous obligeait à nous arrêter dans une auberge, je repensais au film. Je vous rassure, aujourd’hui, tout va mieux !
Peut-on parler de remake ?
Pas vraiment car il y a pas mal de différences entre ces deux films. Parlons plutôt de nouvelle adaptation.
Quelles sont justement les grandes différences entre votre version et celle de Claude Autant-Lara ?
Il y en a déjà une… et de taille. Fernandel jouait un moine. Dans cette version, Gérard Jugnot est abbé (rires). Claude Autant-Lara était communiste (ndlr : sur la fin de sa vie, il était lepeniste, comme quoi personne n’est parfait). Véritable bouffeur de curé, il voulait que son film soit un drame anti-clérical. Sauf que Fernandel, lui, voulait en faire une comédie. Vous avez donc un mélange des deux. Les seconds étaient vraiment superficiels. Seuls les aubergistes, idéalement interprétés par Françoise Rosay et Carette, et Fernadel comptaient. Pour cette nouvelle adaptation, comme je vous l’ai dit, j’ai repris le postulat de départ… des aubergistes tueurs dont la femme se confie à un prêtre qui sous le couvert du secret de la confession ne peut pas avouer aux clients de l’auberge qu’ils vont mourir. J’ai surtout remis en avant les seconds rôles… pour mettre tout le monde sur le même pied d’égalité. Ces clients sont tous issus de la haute bourgeoisie. En les affrontant à des aubergistes sans scrupules, avec tous les préjugés qu’ils véhiculent tous, je me suis tout de suite dit qu’il y avait là de bonnes choses pour réussir une comédie noire.

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